La Troupe du Vieux Théâtre présente

La Tempête de William Shakespeare

mise en scène par Thomas Adam-Garnung

 

Trahi par son frère et laissé pour mort sur une île peu hospitalière qui avait abrité une sorcière et son rejeton, Prospéro, l'ancien duc de Milan, lève une tempête aussi terrible qu'artificielle et fait s'échouer le navire du roi de Naples. Voici venu le temps de la vengeance.

avec Thomas Adam-Garnung, Simon Boin, Camille Cadet, Marion Cole, Flora Coret, Bertrand Delorme, Etienne Enselme, Olivier Joly, Vincent Lapeyre, Agnès Lerdou, Michael Mousset, Benjamin Ravalec, Clément Robert, Mathieu Sachoux, Clément Tissot.

adaptation et mise en scène Thomas Adam-Garnung

assistant à la mise en scène et régie Tristan Robinson

musique Agnès Lerdou

costumes Léa Delavier

assistant à la scénographie Nicolas Witte

 

coproduction Espace St Jo', compagnie Thomas Adam-Garnung

en partenariat avec la ville de Clamart

 

vendredi 16 mars 2007 à 20h30

samedi 17 mars 2007 à 20h30

dimanche 18 mars 2007 à 20h30

vendredi 23 mars 2007 à 20h30

samedi 24 mars 2007 à 20h30

dimanche 25 mars 2007 à 20h30

vendredi 30 mars 2007 à 20h30

samedi 31 mars 2007 à 20h30

dimanche 1 er avril 2007 à 20h30

 

à l’Espace St Jo'
54 rue du moulin de pierre
92140 Clamart

7 et 10 euros

renseignements et réservations : http://espacestjo.free.fr et latempete2007@free.fr

 

le projet

Il s’agit d’une pièce sur le théâtre, qui nous parle de la représentation, de la représentation en train de se faire. La tempête qui donne son titre à la pièce est une tempête de théâtre, complètement artificielle, elle ne mouille pas, elle ne tue personne, ne fait aucun mal. Elle n’est là que pour rétablir l’ordre des choses. Et tout ici souligne la convention qui fonde l’acte même de jouer, jusqu’à cet épilogue où Shakespeare fait s’adresser Prospéro aux spectateurs leur demandant d’applaudir si la pièce leur a plu.

Il s’agit aussi d’une pièce sur la magie, sur la capacité que la magie aurait de résoudre les problèmes du monde. Prospéro a été victime d’une injustice : son frère l’a trahi, abandonné sur une île et c’est la magie qui aide Prospéro à retrouver sa vie perdue. Mais voilà une magie bien problématique : pourquoi n’a-t-elle pas aidé Prospéro plus tôt, il semble avoir tous les pouvoirs aujourd’hui mais il n’a pas su prévenir la félonie de son frère et il n’a pas su se libérer de cette île douze années durant. On en est presque à se demander si Ariel existe vraiment puisque seul Prospéro est capable de le voir, à se demander aussi si Prospéro n’invente pas toute cette histoire finalement, comme un Robinson inventerait un Vendredi et tout ce qui va avec.

C’est en ce sens que cette pièce nous intéresse aujourd’hui. Non seulement elle met en avant la désuétude du théâtre, sa petitesse, sa faiblesse de moyens en regard du cinéma par exemple. Le théâtre comme art du pauvre, fait de bric et de broc et qui, en signalant ses artifices et en affichant ses conventions les plus grossières, continuent pourtant de nous raconter des histoires, de nous faire nous échapper à nous-mêmes. Mais aussi elle pose la question de notre action face aux injustices du monde, un monde dans lequel nous ne pouvons plus croire en la magie, où les malheurs ne se résolvent pas d’eux-mêmes.

Il n’y a peut-être que l’amour qui résiste à cette grande déconstruction des illusions du monde et du théâtre. Ferdinand, le fils du roi de Naples et Miranda, la fille de Prospéro, tombent véritablement amoureux l’un de l’autre et la magie n’y est pas pour grand chose. Et ce qui unit Ariel à Prospéro ne peut pas être qu’un sentiment de loyauté d’un génie éternellement reconnaissant envers celui qui le libère. Enfin la vengeance de Prospéro tourne court et il se met bien vite à pardonner à tout va. Et c’est peut-être là que réside la magie de cette pièce : dans un monde injuste où dominent illusions et artifices, il est encore possible d’aimer et de donner sans rien attendre en retour.

 

 

 

 

La Troupe du Vieux Théâtre

En 2000, à la suite du spectacle évènement NowHere ici/ailleurs, pièce performance de sept heures pour sept acteurs et sept écrans, qui marquait la réouverture de l’Espace St Jo’, Thomas Adam-Garnung décide de former une troupe de théâtre en résidence. Constituée d’emblée par une douzaine de jeunes clamartois, la Troupe du Vieux Théâtre produit sa première pièce dès 2001 : Grand Hôtel, librement inspirée du Reservoir Dogs de Quentin Tarantino et du Splendid’s de Jean Genet, elle met en scène, sur un plateau en danger couvert de plus de six cents bouteilles de vin, une bande de truands retranchés au dernier étage d’un palace, cernés par la police. La troupe décide ensuite de travailler sur la pièce d’un jeune auteur contemporain Rémy Slama, La ferme, qui raconte l’histoire d’un couple de fermiers qui ne savent plus bien s’ils s’aiment encore et elle transforme alors l’Espace St Jo’ en un véritable champ de carottes avec pas moins de trente mètres cube de terre. En 2004, à partir d’improvisations qui reprenaient des scènes de Macbeth, du Songe d’une nuit d’été, d’Hamlet ou encore de Richard III, la Troupe du Vieux Théâtre tentait de s’approprier l’univers de William Shakespeare et composait une fantaisie théâtrale, è viva la pupa, où des fils étaient tendus entre les spectateurs et où plus de trois cents ballons envahissaient l’espace. Avec La tête la première, en 2005, le groupe s’essaye à la performance sur le thème de l’intimité : chaque soir la scénographie, les vidéo projections, le texte, la musique, les costumes, les actions, les invités surprises changent et donnent à voir une pièce à facettes. En 2006, la Troupe du Vieux Théâtre décide d’écrire collectivement son propre texte en partant de rien, juste de l’envie de travailler ensemble. Ce sera Papa don’t preach qui permettra d’intégrer à la troupe un groupe de musiciens jouant live les chansons composées pour le spectacle. Aujourd’hui la Troupe du Vieux Théâtre travaille à une adaptation de La tempête de William Shakespeare mais aussi à la réalisation de plusieurs courts métrages, à l’élaboration d’une pièce performance musicale et chorégraphiée, et songe de plus en plus à une tournée. Elle vient d’ouvrir un atelier théâtre pour adolescents et ouvrira bientôt un atelier pour adultes. Depuis plus de six ans la Troupe du Vieux Théâtre s’essaye à toutes les formes de théâtre en privilégiant la création et la rencontre de différentes pratiques artistiques dans un souci constant d’exigence et de plaisir.

 

Thomas Adam-Garnung

Des études d'arts plastiques et de philosophie. A travaillé, entre autres, avec Lucien Attoun, Sabine Gousse, Adel Hakim, Serge Noyelle, Véronique Ros de la Grange, Christophe Honoré. Crée sa propre compagnie en 1992. Réalise quelques films expérimentaux, des installations et des performances. Ecrit pour le théâtre. Dirige un atelier de formation pour jeunes acteurs. Joue quand il le faut. Metteur en scène le plus souvent.

 

Quelques actions :

 

Aujourd’hui Thomas Adam-Garnung travaille à une adaptation de La tempête de William Shakespeare pour la Troupe du Vieux Théâtre, à une performance pluridisciplinaire et à la mise en scène de sa nouvelle pièce Entertainment.